TROUïS Martine
Vit et travaille dans l'Hérault
Le trait
Le temps
Envisager mon travail dans son évolution permet de mieux le cerner.Plus de vingt ans à travailler l’huile, initialement de façon classique, par aplats puis par mélange de matière, et désormais, toujours par fines couches superposées mais sans effets: Je trouve la superposition des couches raclées et lissées au couteau et la transparence qu’il en résulte plus intéressante que la matière elle même.
En ces fonds, devenus plus neutres, plus légers, facilitent l’émergence d’un graphisme prépondérant, auparavant utilisé comme ponctuation parmi les formes et les couleurs et désormais plus radical. L’impression que par le trait des choses plus vraies, plus justes se mettent à exister.Explorer toutes les possibilités du trait.L’imprévu, la fulgurance, l’empreinte du geste, la trace de la réalisation.Le trait c’est le mouvement, le« faire», un prolongement de soi, peut-être une approche de l’essentiel. Peut-être l’essentiel.
Barthes écrit sur le travail de Twombly:
C’est dans la tenue relâchée d’un trait qu’est la vérité du crayon/ c’est dans la trainée qu’est la vérité du rouge/ faire un trait intelligent c’est à, l’ultime différence du peintre.
Le temps, les expériences que l’on en a, comme le repli, l’attente et la durée sont au centre de mon travail.
Je trace des traits qui collent à ma vie. Ces traits parcourent, rayent, raturent de vastes territoire territoires…des espaces de temps.Je peins des fragments d’un tout que j’ignore, que je n’envisage même pas sauf dans le noir crépusculaire.M.T