BRESCIANI Gianbattista

Vit et travaille à Paris

« Giambattista Bresciani aime la forme, qui devient pour lui un signe, massif sans lourdeur, compact sans poids inutile… C’est à partir de ces masses dynamiques qu’il parcourt un chemin initiatique – le peintre à la recherche des forces telluriques du monde. Car cette forme devient signe et se reproduit, en glissant à travers des harmonies de terre brune, de craie blanche, de ciel dense pour produire des sonorités entre ombres et lumières, entre pleins et failles, entre la plénitude de la matière et sa fission dans un glissement d‘ombre, dans un rai subit de lumière incidente. Une peinture construite, solidement ancrée au sol et pourtant dans sa générosité, portée à la puissance, au dialogue. Bresciani manie l’évidence terrienne pour trouver l’esprit, pour imposer des images latentes, des rapports subtils –cohérents, dynamiques- pour interroger la matière et que le spectateur réponde lui-même. Il y a un ordre et une modification de cet ordre premier, il y a une évidence et la modification de cette évidence, dans le sens que Michel Butor donnait au mot / déviance progressive d’un constat vers une autre image. Bresciani dévie le regard par l’émotion sensuelle d’une matière simple, naturelle et pourtant très travaillée, très apprivoisée. En voyant cette peinture, achevée bien qu’en pouvoir d’avenir, de devenir, de transfusion, on se demande pourquoi de moindres peintres que Brescniani sont plus connus, plus cotés. Parce qu’ils sont davantage copinés, engaliérés, médiatisés ? Qu’importe : Bresciani parle, le spectateur l’écoute et se réjouit. Avec l’artiste, l’œil écoute…
Roger BALAVOINE.