BOURGEOIS Marine
Vit et travaille à Toulouse
Depuis 1999, je trace des lignes horizontales de petits traits verticaux à l’encre sur toile tendue sur châssis (165 x 155 cm) et autres supports : panneaux libres de lin (600 x 90 cm), installations de grandes dimensions sur lattes de papier ou panneaux de soie.
Par cette pratique, mon propos est de m’en tenir à l’essentiel: l’expérience de l’instant présent.
La pléthore d’images nous rend aveugles, le martèlement d’une pseudo information sollicite en nous le consommateur, non le penseur.
Consommation, manipulation, escalade de l’hyper sont les modèles de notre société, la hantise de l’efficacité nous maintient dans une gesticulation qui essouffle, épuise, sans fournir à l’individu la possibilité d’une ressource substantielle. Nous glissons irrépressiblement vers un leurre qui évide.
Le tracé des petits traits est le support d’une vigilance. La conscience du présent est le lieu d’une ressource, l’instant présent recèle une fraîcheur et une liberté inouïe.
Ce travail œuvre dans le sens, qui pour être tout le sens n’est que silence, basé sur la répétition, il échappe à l’obligation de renouvellement : revenir au même pour retrouver le neuf de l’instant présent, telle est sa dynamique.
Point d’autre horizon dans cette pratique que celui d’une demeure, toujours à
regagner car déjà toujours quittée : le présent est ce que l’on retrouve, comme on rentre chez soi, en posant ses valises.
Point d’autre horizon que cet éternel retour dans la vigilance, neuve à perpétuité. Point de tableaux nouveaux dans ma démarche qui transcende le tableau particulier.
Marine Bourgeois